Un prix Pullitzer pour Cormac McCarthy et son roman post-apo
un roman présenté par Miach
« La Route » – Cormac McCarthy est un vrai roman de transition. Idéal pour passer d’un monde à l’autre. Les ombres y sont aussi vivantes que les hommes, et on ne sait pas où on est.
Nous voici dans un pays où les cendres fument encore, un pays que vient de traverser une tragédie (laquelle? nous ne saurons jamais). Ne subsistent que des routes, des ruines, des palissades, des restes d’incendies.
Un homme et son petit garçon semblent être seuls survivants de la tragédie. En pleine apocalypse, ils marchent, avancent vers les côtes du Sud. Ils poussent un caddie orné d’un rétroviseur chromé, où est stocké le strict nécessaire. Ils croisent nombres de cadavres, de ruines, de carcasses. Tel un prédateur, le père quête les conserves pourries et les ramène comme nourriture à son fils. Le parcours est lent, très lent, dans la peur, la pluie, le vent, la neige, la nuit.
L’un comme l’autre vivent surtout la peur au ventre. Peur de la mort, certes, mais aussi peur d’eux-mêmes: quand l’adulte voit son reflet dans la glace, son premier réflexe est de pointer le revolver. Les dialogues sont rares. Ils matérialisent trop la peur. Et pour survivre ici, il faut marcher. Ils croiseront quelques « survivants », êtres non-définis d’un monde en recomposition.
C’est que le couple est pisté. Sont-ils les derniers hommes du monde connu? L’existence même de l’enfant devient une énigme: il est le futur incarné… Mais il reste quelques autres hommes qui ont survécu. Rares. Peut-être notre duo est-il, seulement, le dernier spécimen de « gentils », de « ceux qui portent le feu ». Aussi doivent-ils échapper aux pillards.