Le voyage d’Anna Blume – Paul Auster

Une quête éperdue au pays des choses dernières, où tout n’est que prédation et désespoir.

Un livre présenté par Dop

Issu d’un milieu privilégié, le personnage principal se retrouve plongé dans un non-sens urbain. Une véritable parodie d’enfer post apocalyptique. Car oui, l’apocalypse s’est produit là-bas, pour sûr ! À tel point que plus personne ne connait le nom du lieu, ni pourquoi un tel état désastreux.

Survivre, éviter les charognards, trouver de la nourriture, de la chaleur, mais surtout un endroit où dormir. Certains semblent mieux s’en sortir, profitant du cadavre corrompu de la bureaucratie. D’autres se réfugient dans des sectes étranges, voire tentent de dénicher une issue à cette ville. La plupart meurent, et finissent dépecés pour être revendus à des enfants. Aucun espoir ne semble possible. Rien ne se construit, ne se manufacture, ne se répare, ne se reproduit. Tout se désagrège lentement, mais sûrement.

Voila donc le voyage au « pays des choses dernières » raconté par Auster. Tout du long, vacillant entre la symbolique et le réel. Un peu à la manière de La Route de Cormac McCarthy, on se demande si l’auteur a vraiment conscience d’écrire du post-apo pur jus. Dans tout les cas, aucune complaisance au genre n’est accordée.

Les poncifs sont à la fois présents (viol et cannibalisme dans la boue, youpi !), mais ils sont présentés dans un style tout particulier à l’auteur : tout cela est diffus. Le but n’est pas de faire kiffer le fractalien moyen, mais d’amener une réflexion notamment sur l’identité, et la mémoire.

Bref, du post-apo avec un goût bizarre, mais une fois la surprise de la première bouchée… Cela passe tout seul.

Du même auteur Mr Vertigo , qui raconte l’histoire d’un gosse du début du XXeme siècle qui apprend a voler. Très bon aussi.

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