[L’homme qui mit fin à l’histoire | Ken Liu – éd. Le bélial]

Un procédé permet une fois, et une fois seulement, de retourner à une période précise. Celle-ci ne sera autre que la guerre sino-japonaise sur laquelle planent les horreurs de la sinistre Unité 731.

Présenté par Red Asylum / Boréalis – lu en 2016
Deux scientifiques mettent au point un procédé révolutionnaire permettant de retourner dans le passé. Une seule et unique fois par période visitée, pour une seule et unique personne, et sans aucune possibilité pour l’observateur d’interférer avec l’objet de son observation. Une révolution qui promet la vérité sur les périodes les plus obscures de l’histoire humaine. Plus de mensonges. Plus de secrets d’État.

Accepter notre fragilité et notre subjectivité n’est pas renoncer à notre responsabilité morale de dire la vérité, même, et surtout, si « la vérité », loin d’être unique, devient pluralité d’expériences partagées qui, ensemble, composent notre humanité.

Ken Liu

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Grâce à une machine permettant de voyager dans le passé donc, le professeur Wei a tenté de reconstituer des faits lors de cette période assez sombre de l’histoire sino-japonaise. Une période dont j’ignorais presque tout, et finalement assez méconnue, m’ayant poussé à faire quelques recherches complémentaires en cours de lecture.

Si les premières pages me laissèrent dubitatives – le temps pour moi de rentrer dans le vif du sujet et l’agencement si particulier des chapitres – j’ai vite été absorbée.

Sous couvert de SF bien pensée et amenée, il s’agit d’une ode à la mémoire, au souvenir, mais surtout à la reconnaissance des faits. Ceux subis par les victimes afin de les « libérer» en leur donnant enfin une place et un statut, ainsi qu’une existence tangible aux yeux du monde. Cela vaut également pour les générations suivantes cherchant à rétablir la vérité, tout en luttant contre le négationnisme.

Par ailleurs, beaucoup de questions philosophiques sont abordées avec finesse et intelligence. Rien n’a été omis par l’auteur quel que soit l’angle d’approche des protagonistes au fil des pages ; sachant que les faits, malheureusement bel et bien réels, n’ont toujours pas été reconnus par le Japon.

Bref, il y aurait encore tant à dire et développer sur l’aspect historique, mais mieux vaut lire cette novella brillante qui fait réfléchir malgré son tout petit format. Une novella qui fut un véritable coup de cœur pour moi dans tous les cas, car si elle s’attache à un événement précis, elle s’avère d’autant plus universelle de par ses thématiques.

Cet ouvrage et mes autres recherches m’auront d’ailleurs inspiré pour la création d’un personnage sur Fractal version 7.1. C’est dire à quel point, ce bouquin fut marquant !

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