Dorohedoro de Q.Hayashida

Gros calibre pour ce Manga Post-Apo.

un manga présenté par Zalikun

Dorohedoro, de Q.Hayashida est victime de deux injustices : sa publication est passée totalement inaperçue, et le tome trois se fait attendre de manière absolument insoutenable.

Mais n’allons pas trop vite en besogne.

Dorohedoro, c’est avant tout une histoire, ou plutôt une trame de fond, plutôt simple, mais efficace. Hole est une ville cyberpunk paumée au milieu de nulle part et habitée en majorité par des pauvres types. Le malheur s’abat régulièrement sur les habitants de la ville, car il s’agit du champ d’entraînement des « Mages », une caste venue d’une autre dimension qui vient régulièrement exercer ses talents sur les autochtones. Quand ces derniers ne sont pas tués, ils sont transformés en insecte, rendus fous, mis en pièces, et ainsi de suite… Bref, la vie à Hole n’est pas de tout repos.

Mais les habitants organisent la résistance! Les Bonzes de la ville et les meilleurs combattants s’occupent de massacrer les mages qui osent traîner trop longtemps dans la ville… Nikaido, jeune propriétaire d’un restaurant, est une de ces tueuses de mage. Son meilleur ami, Caïman, montagne de muscle et médecin à ses heures, a été ensorcelé par un mage : il a une tête de reptile et quelqu’un habite à l’intérieur de sa boîte cranienne. Caïman et Nikaido forment donc un duo destructeur de mages, et recherchent activement celui qui pourra rendre son état normal au pauvre homme-reptile.

Cette trame générale, couplée à celle prenant part dans le monde des mages ( avec une équipe de tueurs de tueurs de mages, vous suivez ? ), est assez secondaire… Elle est avant tout le pretexte au développement d’un univers sombre et fouillé, des combats assez dantesques et sanglants, et des petites histoires assez prenantes qui explorent un peu la vie des différents héros, qu’ils soient mages ou habitants de Hole.

Dorohedoro n’est pas exempt de défauts : le graphisme peut paraître sale et mal maîtrisé, la mise en scène est carrément bordélique, et on a parfois du mal à comprendre ce qui se passe…

Mais ce n’est rien comparé aux indéniables qualités qui font de ce manga un véritable chef-d’oeuvre. Tout d’abord, des personnages charismatiques et prenants, des scènes de combat très originales dans le traitement, et une foulitude de petits détails qui forment un univers cohérent et accrocheur. L’histoire n’est qu’un prétexte ici à nous servir un univers cyber-punk parfaitement réussi, avec ses architectures étranges et dantesques, ces corps malmenés, ces costumes en cuirs, ses masques ridicules, ses bonzes en baskets et ses champignons humains ( ceux qui ont lu comprendront, héhéhé ).

Dorohedoro

Et le petit plus, me direz-vous ? Ou est le petit plus ? Eh bien le petit plus, c’est cet humour particulièrement noir et décalé qui matine le tout… Car oui, Dorohedoro parvient à faire rire… Et je le dit franchement : aux éclats, pour peu qu’on aime l’humour noir et/ou débile. Ainsi, la scène ou Caïman assiste à la dissection de sa propre tête coupée laisse songeur. De même que cette planche ou, en quelques petits dessins, Q.Hayashida nous montre la façon de danser si particulière des hommes reptiles… Ou encore les aventures de cette jeune magicienne que l’auteur se plaît à malmener : visage arraché, cerveau fondu, puis reconstruit, puis transfgormée en zombie… Des petits gags tantôt idiots, tantôt gore, mais QUI MARCHENT !

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